mardi 8 mai 2012

Poussé par ses actionnaires, le directeur général d'Aviva démissionne


Jeudi 3 mai, lors de l'assemblée générale, plus de la moitié des actionnaires de l'assureur (54%) avaient rejeté la résolution sur les rémunérations des dirigeants.
Jeudi 3 mai, lors de l'assemblée générale, plus de la moitié des actionnaires de l'assureur (54%) avaient rejeté la résolution sur les rémunérations des dirigeants. | AFP/BEN STANSALL
L'assureur britannique Aviva, ébranlé par une révolte d'actionnaires contre les hauts salaires de ses dirigeants, a annoncé, mardi 8 mai, la démission de son directeur général, Andrew Moss. M. Moss, dont la rémunération de 1,2 million d'euros (un million de livres) au titre de 2011 avait suscité l'indignation, aurait estimé, selon Aviva, que son départ était "dans les meilleurs intérêts de la société". John McFarlane, futur président d'Aviva, assurera l'intérim d'ici la désignation d'un successeur à M. Moss.
Jeudi 3 mai, lors de l'assemblée générale, plus de la moitié des actionnaires de l'assureur (54 %) avaient rejeté la résolution sur les rémunérations des dirigeants. Ils entendaient protester contre des émoluements jugés indécents, dans un pays soumis à une cure d'austérité drastique, qui vient de surcroît de retomber en récession. Aviva avait alors contraint son directeur général à renoncer à une partie de sa rémunération. Cela n'a pas suffi.
Le cas d'Aviva est loin d'être isolé. De New-York à Londres, en passant par le Vieux continent, le sujet des rémunérations enflamme les assemblées générales des banques et des assureurs.
VENT DEBOUT
Malgré deux crises financières successives et les mises en garde répétées du G20 contre les excès de la finance, les rémunérations des dirigeants dans la finance continuent, de fait, de battre des records. Les actionnaires sont vent debout contre des salaires et des bonus de plusieurs millions d'euros, qu'ils jugent outranciers, alors que l'économie souffre et que leurs rémunérations à eux - les dividendes - stagnent.
Au Royaume-Uni, la fronde a commencé chez Barclays, dont le patron, le flamboyant américain Bod Diamond, gratifié d'une rémunération astronomique de 22 millions d'euros malgré les médiocres résultats de la banque, a été érigé en symbole du retour aux excès d'avant 2007. "Barclays est dirigée comme une vache à lait pour ses dirigeants et son personnel", a déclaré un "petit" actionnaire. Le président de Barclays a dû présenter ses excuses et promettre qu'il "s'y prendrait différemment à l'avenir" et augmenterait les dividendes.
En Suisse, le 3 mai également, plus d'un tiers des actionnaires s'étaient prononcés contre le plan de rémunérations des dirigeants d'UBS. Même chose au Crédit suisse, où un tiers des actionnaires ont exprimé leur mécontentement. EnFrance, la saison des assemblées générales de banques s'annonce tendue. PourPierre-Henri Leroy, patron de Proxinvest, "le système bancaire n'en a pas fini avec la folie des rémunérations, il y a encore des cocktails explosifs ".

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