mercredi 9 mai 2012

L'avocat Nicolas Sarkozy pourrait reprendre la robe


Le conseiller en communication du président sortant, Franck Louvrier, estime qu'il pourrait revenir à la profession qu'il exerce depuis 1981.

«R 175»: c'est le numéro de toque de Me Sarkozy au palais de justice de Paris. Ce numéro, qui permet à chaque avocat de recevoir son courrier, lui est attribué depuis sa prestation de serment le 16 septembre 1981. Nicolas Sarkozy n'a jamais cessé d'être avocat, contrairement à une idée répandue. Un nouveau départ au barreau est «une hypothèse, pas une certitude», confirme mercredi au figaro.fr son directeur de la communication, Franck Louvrier.
«Il a bénéficié d'un usage qui, depuis Raymond Poincaré, a permis aux avocats devenant président de la République de rester inscrit au barreau», explique Nicolas Corato, directeur de la communication de l'Ordre de Paris. Avant lui, Raymond Poincaré donc, mais aussi Alexandre Millerand, Vincent Auriol et… François Mitterrand avaient fait de même. En revanche, quand il fut ministre (de l'Intérieur et de l'Économie) sous Jacques Chirac, il dut demander à être «omis», une loi prévoyant que plusieurs fonctions, dont celle de ministre, sont incompatibles avec l'exercice du métier d'avocat.
Si le président sortant reprend sa robe, il pourrait d'abord rejoindre la structure qu'il a créée en 1987 - Arnaud Claude et Associés - et dans laquelle il a conservé des parts. Doté d'une quinzaine de collaborateurs, ce cabinet d'affaires, situé boulevard Malesherbes, dans le VIIIe arrondissement, a d'abord été spécialisé dans le droit immobilier. «Le cabinet a su étendre ses domaines de compétence, tout en diversifiant son activité, notamment en droit social, en droit bancaire ou encore en droit de la responsabilité industrielle», explique la notice de présentation de son site Internet.

Le métier d'avocat compatible avec le Conseil constitutionnel

Ce cabinet lui servira-t-il de point de chute? Peut-être seulement de façon provisoire car Arnaud Claude et Associés est une structure parisienne de taille moyenne. «Pas la rampe de lancement idéale pour un président de la République qui veut se reconvertir et se redéployer», estime un connaisseur du barreau.
Le 52 boulevard Malesherbes avait été tragiquement connu en décembre 2007 lorsqu'un colis piégé avait tué la secrétaire d'un autre cabinet d'avocats situé dans le même immeuble. L'enquête n'avait établi aucun lien avec le fait que le nom de Nicolas Sarkozy apparaissait à cette adresse.
Une activité d'avocat n'est pas incompatible avec le statut de membre de droit du Conseil constitutionnel et l'indemnité mensuelle de 12.000 euros qui l'accompagne. L'actuel chef de l'État n'a pas encore dit s'il souhaitait assurer cette fonction. Aux séances du Conseil, il retrouverait Valéry Giscard d'Estaing mais non Jacques Chirac qui n'y siège plus depuis un an et demi. Parmi les juges suprêmes de la rue de Montpensier, Nicolas Sarkozy aurait à «se déporter» si un dossier était susceptible de concerner son activité professionnelle. Aujourd'hui, la rue de Montpensier ne compte plus d'avocat parmi ses membres comme ce fut le cas dans le passé.

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